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| Sujet: Un Currahee à la pointe du Hoc Dim 21 Oct 2012 - 21:38 | |
| - gennaker a écrit:
- Il y a donc eu 4 paras droppés sur la Pointe du Hoc. Ils ont survécu à l'incendie de leur C47 et appartenaient à I/506.
L'un d'eux, Len Goodgal apparait sur cette célèbre photo...
On distingue ces jumps boots et son Eagle patch..
Il a fait un récit un peu décousu mais très imagé de son séjour avec les rangers de Rudder... Len Goodgal,I/506 101st Airborne Division C-47 #42-100733 - 440 Troop Carrier Group, 96 Troop Carrier Squadron.
4 parachutistes de I/506 ont atterri dans la nuit du 5 au 6 juin 44 sous les falaises de la pointe du Hoc, après que leur C47 ait été à plusieurs reprises touché par la flak. Ces 4 hommes ont connu des destins divers. Le lieutenant Johnson a été blessé, le Private Nils Christensen a été capturé et a fini la guerre dans un Stalag. Deux hommes, Ray Crouch et Len Goodgall ont participé à l'assaut de la pointe du Hoc avec les rangers du Col. Rudder.` Récit de Goodgal... avec ses mots... straight from the box... Le jour J, je me suis fait trempé. Ils ont dégommé mon avion lors de l'assaut, alors que nous survolions la côte. Je me souviens qu'on a dépassé la côté. Je regardais à l'extérieur. La porte de l'avion était ouverte. C'était une nuit magnifique. Il devait être minuit ou minuit et demi, quelque chose comme ça. On a atteint le rivage et soudain, Put...! il y eut des tirs de DCA, des tirs dans le ciel, à terre, partout. Et l'avion a été touché à l'empennage. Mais au moins, nous étions prêts à sauter.. Touché à l'arrière, l'avion a commencé à plonger. j'étais là, accroché à ma static line, pensant que j'allais mourir. Je ne pensais à rien d'autre que de m'accrocher. Et finalement, le pilote parvint à redresser l'appareil et à reprendre un peu d'altitude. Les lumières étaient passés au rouge pendant que nous plongions. Elles passèrent au jaune. Je me rapprochai de la porte ; "Tout le monde est prêt?" et boom! D'un seul coup, nous sautâmes. Nous fûmes touchés à nouveau, côté droit. Je ne sais pas où exactement. Le mec qui était en seconde position, Nils Christensen, me dit que l'aile droite était en feu. Il pouvait voir mieux que moi que le moteur droit flambait. On avait dû être touché en plein sur le moteur, et nous penchions de ce côté. La sortie était de l'autre côté et je suis donc sorti de l'avion. Je fus le dernier à sauter. J'étais le 4ème, et personne n'a pu sauter après moi.. L'avion tombait. je savais qu'il tombait. Je ne sais pas où nous étions. L'avion avait été touché et maintenant il coulait, pas trop rapidement. Seuls 4 hommes avaient pu s'en extraire. Deux atterrirent au sommet de la falaise, et moi et l'autre gars tombâmes dans l'eau. L'un de ceux qui tomba sur la falaise était Nils Christensen qui fut capturé. L'autre était le Lieutenant Johnson qui se blessa, et pu rejoindre nos lignes d'une manière ou d'une autre avant d'être évacué. Mais Nils passera dix mois dans un camps de prisonniers... Je suis tombé dans l'eau. Je ne savais pas si j'allais me noyer ou quoi... Je suis tombé presque sur le dos. J'ai attrapé mon harnais et me suis libéré, me débarrassant de tout mon barda, ne gardant que mon fusil qui était accroché en travers de ma poitrine. Tout mon équipement était sous le parachute quand j'ai pu me relever.J'ai essayé de nager, mais en me relevant, j'ai réalisé que j'étais dans 30 cm d'eau. L'autre m'appelait. Il disait : "C'est toi Sam?"J'ai dit "Yeah!", car mon second prénom est Samuel et tous les gars m'appellent Sam. Il dit ; "On en est où?"J'ai répondu ; "J'aimerais le savoir. Si seulement cela pouvait être les blanches falaises de Douvres" car j'avais vu ces p... de falaises. Comment allait on faire pour escalader ces saloperies? Nous étions sous les falaises à essayer de nous situer. Nous n'avions aucune cartes, et personne ne nous avait jamais parlé de falaises ou de quoi que ce soit.." On s'est donc trainé le long du rivage. On ne parvenait pas à trouver de moyen pour monter. On a essayé à un endroit qui nous paraissait favorable pour grimper, mais nous n'y sommes pas parvenus. On a poursuivi un peu plus loin et le bombardement à commencer. Les bombardiers ont balancé des bombes de 2 000 livres toute la nuit. Puis la Navy s'est mise à tirer sur les falaises. On a mis nos masques à gaz, mais la réserve d'oxygène ne fonctionnait pas et on ne parvenait pas à respirer. J'ai reniflé le contenu ; c'était du gaz lewisite, qui avait une drôle d'odeur. Je me disais que nous allions être gazé par cette fumée levée par les bombes qui touchaient la falaise. On ne savait rien. On a balancé nos masques à gaz qui ne fonctionnaient pas. Raymond Crouch est le nom du gars qui était avec moi. Raymond L. Crouch, de Richmond, Virginie. C'était un mec bien. Au petit matin, on a vu ces embarcations qui approchaient de la falaise. Je me suis dit ; "Hell! peut-être qu'ils viennent nous chercher..." Et alors que nous nous approchions, ils ont débarqué et se sont attaqué à la falaise, balaçant des cordages et tout le bordel... ces mecs couraient et sautaient dans tous les sens comme des fous. Du haut de la falaise, les allemands coupaient les cordes et tiraient, en balaçant des grenades du haut de la falaise. Le colonel Rudder nous fit signe d'approcher. Il est mort à présent mais c'était aussi un mec bien. Aucun Ranger n'a jamais eu la Médaille d'Honneur mais lui l'a méritait. Il a reçu une recommandation pour ça. Je n'avais pas de respect particulier pour lui jusqu'à ce jour ; mais depuis, j'ai réalisé ce qu'ils ont fait. Il n'y avait pas de canons là haut. Des gars m'ont dit qu'ils étaient planqué en arrière dans les bois, et qu'ils avaient mis des grenades dans les affûts pour les détruire. Mais je me souviens avoir vu deux canons au bord de la route, deux gros canons. Ils n'avaient pas l'air hors de combat. Peut-être l'étaient ils. Ils étaient bien camouflés. Je me dis qu'ils allaient être installés dans les emplacements pour canons. Je ne savais pas ce qu'étaient ces emplacements. je ne connaissais pas cet endroit. Je ne sais pas pourquoi j'étais là. Je ne savais pas ce que je faisais là... Le premier jour, il y avait beaucoup de navires sur l'eau. mais le second jour, c'était un océan de navire. On ne pouvait même plus voir la mer. Une marée de bateaux, comme de la mousse à la surface de l'eau. On pouvait voir le croiseur Texas qui constituait notre artillerie. On voyait aussi quelques destroyers. E puis une marée de bateaux tout blancs. Ce fut ainsi pendant plusieurs jours. Heureusement que les gros canons n'étaient pas dans leurs emplacements.. ils auraient fait de gros dégâts. On apercevait pas Utah Beach. C'était trop loin.On ne pouvait pas voir Omaha sur la droite. trop loin aussi. Je ne voyais que les falaises. Les salopes. Ces mecs étaient des héros parce qu'ils savaient ce qui les attendait. J'étais là seulement par accident. Je ne savais rien de ce qui se passait là haut... Les allemands balaçaient tout ce qu'ils pouvaient depuis les falaises. Ils n'ont commencé à nous atteindre que lorsqu'on est parvenu au sommet. Lorsque nous arrivâmes, ils sont devenus plus méfiants. Si ces falises avaient été plus solidement défendues, personne n'aurait pu y mettre le pied. Et un eaiutre chse, une fois en haut, tout le monde avait un B.A.R, une mitrailette ou autre. J'ai ramassé une Thompson. Qui a besoin d'un fusil? Et o tirait sur tout cequi bougeait. il a fallu attaquer des bunkers pour en chasser les allemands... Nous étions cachés derrière un blockhaus. Le colonel était avec nous. On nous tirait dessus. Il nous falliat un soutien d'artillerie avec les canons de la Navy. Il fallait que quelqu'un aille jusqu'à la falaise récupérer le drapeau américain qui y était pour signaler notre position aux artilleurs. Mais qui? J'ai dit "Okay, j'y vais..." Alors je suis parti cherché le drapeau qui flottait au dessus de la falaise. On m'a tiré dessus tout le temps pour y aller et revenir. Le colonel m'a félicité pour avoir fait cela. Les bateaux voyaient le drapeau et l'utilisait comme point de visée. Nous avions un observateur de la navy avec nous et un radio. Nous indiquions à la Navy où tirer.Les pertes étaient élevées. Tout ce que nous pouvions faire, c'est tenir jusqu'à ce que les renforts nous rejoignent. des mecs ont eu leur tête arrachée. D'autres se sont casés jambes et bras en tombant de la falaise. Nous avions des prisonniers au bas de la falaise que nous évacuions par bateau. Nous ne voulions pas garder les prisonniers avec nous alors un bateau de la navy est veniu les chercher. Pendant trois jours, on a fait beaucoup de prisonniers. Ils sortaient de partout, même de derrière nous. On ne savait pas d'où ils sortaient.. Ils se rendaient la plupart du temps. Ils savaient se rendre. Ils ouvraient leur manteau et jetaient armes et casques au loin. Je n'ai jamais attrappé un allemand avec son casque sauf au fond d'un foxhole. Ils avançaient en disant "kamera! kamerad!" certains étaient allemands, mais il y avait aussi des Polonais. Il y avait tout un bataillon de polonais qui travaillait là. Ils aidaient à construire les fortifications. mais ils portaient les uniformes verts de la Wehrmacht.Ils ne me paraissaient pas très jeunes. La plupart des soldats que j'ai vu là paraissait être des vétérans. C'était plus des ingénieurs que des soldats... J'ai été blesé le 13 juin à Carentan. Après 5 jours sur les falaises, j'ai retrouvé mon unité le 11 juin. Je suis resté sur les falaises du 6 au 11. Et le 13, on a monté cette attaque de l'autre côté de Carentan. En plein dans la contre attaque allemande. Ils voulaient reprendre la ville et on les en a empéché. Ce fut une bataille violente appelé "Bloody Gully". Notre compagnie, I Co, l'a nommé Bloody Gully. On y a perdu beaucoup d'hommes. J'ai même tiré sur un First Sergent, de H ou G Company je crois, le sergent Holmes. Ils ne tenaient plus la position et nous tirions tout autour de leur position. Le commandant de compagnie m'a envoyé chercher ma squad. Il voulait une mitrailleuse pour les prendre de côté. Et on ne les a pas entendu arriver. Je suis parti à leur rencontre et soudain, j'ai vu des gars qui sortaient de partout dans un fossé. J'ai crié "raus, schnell! sortez de là". Pas de réponse. J'ai voulu décamper mais j'ai eu peur de me faire tirer dans le dos. Alors j'ai bondi dans le fossé en tirant avecmon fusil, en fait avec ma Thompson et j'ai vu nos gars au fond du fossé en train de creuser avec leurs mains.... J'ai dit : "mais qu'est ce qu'ils foutent!! Ils ont répondu : "fais gaffe, y a un sniper là haut...J'ai dit "Où?" "Dans l'arbre!" J'ai demandé si j'avais blessé quequ'un et le sergent a soulevé sa chemise.. je l'avais juste égratigné... | |
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