Ross Carter a écrit " Devils in baggy pants", saga épique de l'aventure du 1st platoon, C company, 504th Parachute Infantry, 82nd Airborne, des sables brûlants d'Afrique du Nord à un patelin figé de neige et de brouillard dans les Ardennes Belges nommé Cheneux.
Mi décembre 1944, après une virée épique et bien méritée à Paris au lendemain de 68 jours de campagne aux Pays-Bas, The Legion, comme s'auto proclament les "old men" du 504, est brutalement remis en ordre de marche pour aller boucher les trous quelque part dans les Ardennes.
Carter, et tous les vieux de la vieille de son platoon sentent confusément qu'il s'agit peut-être là de l'expédition de trop. L'ambiance est sinistre à Sissonne alors que les hommes se préparent à partir...
Extrait :
"17 décembre 1944. Une bande de vieux durs à cuire, c'est à dire ceux de nous qui composaient le platoon original aux States, et quelques autres que nous considérions comme des vieux de la vieille à cause de leur longue implication à nos côtés lors des dernières campagnes, était assis en cercle, planifiant une belle fête de Noël. Soudain, notre nouveau commandant de compagnie fit irruption comme un obus. "Les gars! c'est chaud-bouillant! une mission urgente nous attend! Il y a eu une importante percée ennemie. Nous devons être prêt demain matin à 8 heures avec tous l'équipement de combat. Réunion immédiate de tous les sous offs!"
Non, décidément, il n'y aurait pas de Noël pour nous!"
"Okay boys!" dit Berkley de retour du briefing. "Bougez vous! Allez retirer vos K et D rations. Vous en aurez besoin avant que tout cela soit terminé. Arab, Carter, Gruening et Winters, préparez vos squads." Duquesne était de nouveau parmi nous, rendu au rang de private pour s'être saoulé et avoir résisté aux MP's. Cela l'énervait et l'amusait à la fois de recevoir des ordres de Gruening.
On a inspecté nos équipements et on s'est préparé au départ dans une ambiance de tension indescriptible et de mélancolie palpable. On ne savait rien sauf que quelques groupes de l'armée Alliée se faisait marcher sur la gueule et qu'on nous envoyait en redresseur de torts. C'est sûr, nous étions des redresseurs de torts. On pouvait et on allait faire le boulot... mais, mais , mais...
Car à présent, le sable de nos destins était pratiquement écoulé ; des hommes comme Duquesne, Gruening, Berkley, Finkelstein, Larkin, Casey, Nixon, The Arab, Fox et moi avions survécu à un turnover de 200 pour cent dans notre compagnie ; Nous étions des anomalies à la loi des statistiques. Dans les vrais combats, des hommes doivent mourir, même les vieux soldats. On s'est regardé en silence, chacun perdu dans ses pensées : "A qui le tour maintenant? qui sera mort dans quelques jours? Je ne voulais pas que ce soit moi, pas plus, inutile de le préciser, qu'aucun de mes camarades..."
Les boys se retrouvent autour d'un café à la Croix Rouge ; des potes de différents platoon passent et s'interpellent :
"Alors, vieux canasson de bataille, tu y retournes encore! Garde la queue basse, vieux fils de pute! C'est pas que tu vailles un pet de lapin, ou que tu mérites de vivre, mais tu me dois de l'argent. Et je n'aurai pas le coeur d'expliquer à ta mère pour quelle raison! Hey Mac! (tous les GI's s'appellent par le pseudo Mac quand ils ne se rappellent plus du nom du gars), n'essaie pas de discuter avec une MG 42, et n'essaie pas de courir plus vite qu'un 88!"
Prélude à la bataille, et adieu Noêl!
Ross S Carter "Those devils in baggy pants"
Ross et des membres de son platoon en octobre 44 en Hollande…