L"histoire du Nuts.
Voici l'histoire la plus complète du célèbre "Nuts" proféré par Tony McAuliffe, le commandant de l'artillerie de la 101st Airborne, et acting commander de la division en l'absence de Taylor. Cette histoire a été compilée par Ken MCAuliffe, petit fils du général, à partir des témoignages des hommes ayant de près ou de loin participé à l'ensemble de la scène….
"Le 22 décembre 1944, vers 11 heures 30 du matin, un groupe de 4 soldats allemands, portant deux drapeaux blancs, s'approcha des lignes américaines en arrivant par la route d'Arlon en venant de Remoifosse, au sud de Bastogne. Ce groupe était constitué de deux officiers et de deux soldats du rang. L'officier en charge était le Major Wagner, du 47ème Panzer Corps. L'officier le plus jeune était le Lieutenant Helmuth Henke, de la section des Opérations de la Panzer Lehr Division. Il portait une sacoche sous son bras. Les deux soldats avaient été désignés au sein du 901ème Panzer Grenadier régiment.
Les américains qui défendaient ce secteur étaient des membres de la compagnie F du 327th Glider Infantry Regiment, 101st Airborne. Les allemands passèrent près d'une position de bazooka dans un foxhole creusé près de la ferme Kessler, et s'arrêtèrent en face du foxhole du Pfc Leo Palma, un porteur de BAR. Palma décrit les officiers comme vêtus de longs manteaux et portant de hautes bottes noires bien cirées. Le lieutenant Henke, qui parlait anglais, déclara : "Je veux voir l'officier commandant cette section." Palma en est resté sans voix, mais le Staff Sergeant Carl E. Dickinson, qui tenait une position à proximité, s'avança sur la route et interpela le groupe. Les allemands expliquèrent qu'ils détenaient un message écrit à l'attention du commandant américain de Bastogne.
Henke dit qu'ils accepteraient d'avoir les yeux bandés afin d'être conduits auprès du commandant américain. De fait, ils avaient apporté des bandeaux. Henke banda les yeux de Wagner, et Dickinson mit un bandeau à Henke. Pendant que les bandeaux étaient attachés, le Pfc Ernest Premetz, un medic qui parlait allemand proposa ses services comme interprète. Mais cela ne fut pas nécessaire.
Dickinson et Premetz laissèrent les des deux soldats allemands sur place, et conduisirent les deux officiers allemands aux yeux bandés jusqu'à la ferme Kessler. Le tech Sergent Oswald Y. Butler, le platoon leader du 1st platoon, et le lieutenant Leslie E. Smith, platoon leader du Weapons platoon leur dit d'emmener les deux officiers aux yeux bandés jusqu'au poste de commandement de la compagnie F. Ils les conduisirent par un chemin détourné jusqu'au PC de F/327th, qui était un grand foxhole dans une zone boisée à environ 400 mètres. Peu après l'avoir atteint, ils furent rejoint par le capitaine James F. Adams, le CO de F Company, qui inspectait un poste avancé quand il fut informé de l'arrivée de ces allemands.
Quand Adams arriva, le 1st Sergeant Constantine A. Pappas l'informa que le Major allemand détenait un message écrit. L'Executive officer de F/327th, le lieutenant William J. Hertzke était déjà au téléphone, en train de lire le message au poste de commandement du bataillon à Marvie. Le PC du 2nd battallion informa ensuite le 327th Regimental Headquarters à Bastogne. Le colonel Bud Harper, CO du 327th, était absent. Il était parti inspecté des positions. L'officier supérieur présent était le Regimental Operations Officer, le Major Alvin Jones. Jones informa le QG de la Division à Bastogne, et demanda des instructions. Il lui fut ordonné de récupérer le message et de le porter au PC de la division. Il partit en jeep jusqu'au PC de F Company et se fit remettre le message. Les deux officiers et leur bandeau sur les yeux demeurèrent dans les bois près du foxhole de commandement de la compagnie F.
Après avoir reçu le coup de fil de Jones au PC de la division, le Acting Chief of Staff de la 101st Airborne, le colonel Ned Moore pénétra dans la pièce qui servait de chambre au Général Anthony MCAuliffe, près du communication Center, dans les baraquements de l'actuel caserne de Bastogne. More réveilla McAuliffe et lui dit : "Les allemands ont envoyé des officiers réclamer notre reddition". Moore se souvient que McAuliffe, dans un demi sommeil répondit : "Nuts", en s'extirpant de son sac de couchage.
Moore retourna dans le Communication Center où il briefa le reste du staff de la 101st sur ce qui se passait, et mentionna la réponse de Tony : "Nuts".
Quand Jones arriva avec le message, le staff le lut avant de le remettre à Tony McAuliffe.
La demande de réédition allemande était tapée à la machine sur deux feuillets. L'un était en anglais, l'autre en allemand.
"22 décembre 1944
Au commandant américain de la ville encerclée de Bastogne
Le cours de la guerre est en train de changer. Cette fois, les forces américaines à l'intérieur et autour de bastogne ont été encerclées par de fortes unités blindées allemandes. D'autres unités blindées allemandes on t traversé l'Ourthe près de Ortheuville, ont pris Marche et atteint St Hubert en passant par Hompre-Sibret-Tillet. LIbramont est aux mains des allemands.
Il n'existe qu'une seule possibilité pour sauver les troupes encerclées dans Bastogne de l'anéantissement total ; c'est une reddition honorable de la ville. Afin de vous donner le temps d'y réfléchir, un délai de deux heures est accordé, commençant à l'heure de la remise de cette note.
Si cette demande était rejetée, un Corps d'artillerie allemand, et 6 bataillons d'artillerie lourde sont prêts à écraser les troupes américaines dans et autour de Bastogne. L'ordre d'ouvrir le feu se ra donné immédiatement à la fin du délai de deux heures.
Toutes pertes civiles résultant de ce bombardement ne correspondrait pas avec la bien connue humanité américaine…
Le commandant allemand
Le Operation Officer de la Division, le colonel Harry Kinnard se souvient que McAuliffe a d'abord demandé : "Ils veulent se rendre?" Moore répondit : "No Sir, ils veulent que nous nous rendions!"Tony se leva et éclata de colère, ce qui choqua tous les hommes présents (Car il se mettait rarement en colère). McAuliffe attrapa le papier, le regarda et dit ; "Nous? nous rendre? aw! Nuts!" et le laissa tomber par terre. Major Jones fut renvoyé à son PC. Tony quitta le PC pour aller féliciter une unité dans l'ouest du périmètre qui avait pris un barrage allemand tôt ce jour là (Probabalemnt un platoon du 401st ndlr)
Jones quitta le PC et revint au poste de commandement de F/327th. IL discuta avec les deux officiers allemands. IL revint au PC du régiment et appela le HQ de la division.
En revenant au Division Headquarters à Bastogne, Tony fut informé que le Major Jones avait appelé pour signaler que les deux officiers allemands attendaient toujours au PC de F/327th. Et que puisqu'ils avaient apporté une demande écrite officielle, ils s'estimaient en droit de recevoir une réponse formelle, et qu'ils devaient rejoindre leurs lignes deux heures après avoir délivré leur message.
Tony demanda à faire venir le Colonel Harper. Harper qui poursuivait l'inspection de ses lignants, fut joint par radio.
Quand il arriva au PC de la division, on lui demanda d'attendre à l'extérieur du bureau occupé par McAuliffe. A l'ntérieur, en présence de tout son staff, McAuliffe demanda : "Et bien, que dois je leur répondre?" A ce moment, Kinnard dit : "ce que vous avez dit en premier lieu me semble une réponse difficile à battre." Tony dit : "Que voulez vous dire?" Kinnard répondit : "Vous avez dit "Nuts". Tout le staff accepta avec enthousiasme l'idée. Tony l'écrivit sur un carnet et demanda à ce que cela soit tapé à la machine.
La réponse fut tapée, au centre d'une page. Le texte disait :
"December 22, 1944
To the German Commander,
N U T S !
The American Commander"
Tony congédia son staff et demanda à Harper d'entrer. Tony s'amusa un peu avec Harper qui se tenait devant lui et Higgins. Il lui montra la demande de reddition et lui demanda s'il l'avait vue. Harper dit que non. Tony lui dit de la lire et de lui suggérer une réponse appropriée. Harper se montra surpris de cette demande et essaya mentalement d'imaginer une réponse. A cet instant, un secrétaire entra et tendit une feuille à McAuliffe. Tony y jeta un coup d'oeil et la tendit à Harper, lui demandant s'il trouvait le terme approprié. Harper lut et éclata de rire. Tony demanda à Harper de remettre sa réponse personnellement aux allemands, en lui recommandant de ne pas aller dans les lignes allemandes.
Harper prit la note et fonça au poste de commandement de F/327th. Harper dit à Henke qu'il avait la réponse du commandant américain. Henke demanda si c'était une réponse écrite ou verbale. Harper répondit que c'était écrit et il l'a mis dans la main du Major. Henke demanda quelle était la nature de la reponse, car si elle était affirmative, ils étaient abilités pour négocier les termes. Harper dit : "la réponse tient en un seul mot : NUTS. " Henke, qui ne comprenait pas, demanda : "Est ce négatif ou affirmatif?" Harper dit : "La réponse est définitivement négative, et il ajouta : "Si vous continuez cette stupide attaque, vos pertes seront terribles. "Henke traduisit pour le Major, qui hocha la tête.
Les deux officiers allemands aux yeux bandés furent de nouveau conduit par un chemin détourné jusqu'à la ferme Kessler. Arrivé à la ferme, le groupe fut rejoint par le Pfc Permetz. Les bandeaux furent enlevés, et les allemands prirent connaissance de la lettre. Ils demandèrent : "Qu'est ce que cela signifie?" Ils ne comprenaient à l'évidence pas l'argot américain. Harper et Premetz essayèrent d'expliquer. Harper suggéra : "Dis leur de foutre le camp." Premetz réfléchit puis se tourna vers les officiers et dit : "Du kannst zum Teufel gehen".Il expliqua à Harper que cela signifie d'aller au diable. Puis Harper ajouta : ""Si vous continuez d'attaquer, nous tuerons chaque putain d'allemand qui essaie de pénétrer dans la ville. "Henke répondit : "Nous tuerons beaucoup d'américains. C'est la guerre." Puis Harper ajouta : "Fous le camp mon pote, et bonne chance à toi!" Henke traduisit, et le Major approuva de la tête. Ils saluèrent et s'éloignèrent. Harper les rappela avec colère : "Si vous ne comprenez pas ce que je dis, dites simplement à votre chef d'aller en enfer." Henke traduisit et le Major s'énerva, pressant le pas pour s'éloigner. En passant devant la position de Palma, il jeta nerveusement son bandeau à terre. Palma s'en empara. Il dira plus tard qu'il ne réalisa pas l'importance historique de ce tissu, et qu'il l'utilisa pour nettoyer son BAR avant d elle jeter.
La petite troupe allemande rejoignit ses lignes. Le capitaine Adams nota l'heure ; il était 14 heures.
En regardant les allemands s'éloigner, Harper se reprocha d'avoir perdu ses nerfs., craignant que son attitude n'ait fait qu'attiser l'intensité de l'attaque à venir sur ses positions. Heureusement, la menace du barrage d'artillerie ne se matérialisa jamais. C'est la Luftwaffe qui bombarda la ville cette nuit là
Selon un récit écrit par Henke, quand les deux officiers rejoignirent leur véhicule, en remettant leurs ceintures et leurs holsters, Wagner sortit un pistolet de sa poche, disant qu'il l'avait pris pour sa protection.
Les deux officiers allemands partirent ensuite vers le PC de la 901ème Panzer Grenadier Division à Lutrebois. Après avoir fait leur rapport, ils rejoignirent le quartier général de la Panzer Lehr un mile plus au sud. En atteignent le PC, ils virent la voiture du General von Manteuffel garé sous les arbres. Le Major Wagner se far et fit son rapport au général. Puis ils entrèrent dans le quartier général de al panzer Lehr. Le général von Luettwitz se trouvait là. Les deux officiers présentèrent la note "NUTS". En entendant cette réponse négative, le général Bayerlein dit qu'il fallait mettre en place les tirs d'artillerie lourde. Il fut interrompu ar von Lutwitz qui lui signifia que Bastogne n'était pas l'objectif principal, et il ordonna à la Panzer Lehr de contourner Bastogne vers Rochefort, et de laisser le 26ème Volksgrenadier s'occuper de Bastogne.
Carl Dickinson…
Le fameux "Nuts" valut à Anthony McAuliffe un bon moment de gloire qui survit encore aujourd'hui. Il marqua aussi la fin de sa carrière à la 101st Airborne. Promu Brigadier général, on lui confia sa division, la 103ème d'infanterie…
Ici avec le patch d'épaule 103rd ID, et ses chères jumpwings…