Bonjour à tous,
d'abord merci goody pour ces magnifiques photos que j'avais déjà eu la chance de découvrir en partie sur FB .
Merci aussi à WACO, l'autre magicien de l'image.
Cette sortie me tenait tout particulièrement à cœur en cette année de 70ème, parce qu'elle rend hommage à des hommes et des femmes exceptionnels et souvent oubliés de l'histoire.
Pour bien connaître les organisateurs; je savais que cela allait être bien fait et que le soucis de l’authenticité serait respecté.
Il y a bien entendu des détails de mise en place à améliorer; notamment au niveau des représentations. Mais compte tenu de l’immensité de cette organisation, je tire mon chapeau à ces passionnés; qui tentent de sauver un fleuron de l'histoire bretonne; pour leur énorme travail.
Il a fait très chaud, au point à ce que cela devienne par moment pénible à supporter dans les tenues d'époque (qu'on me dise encore qu'en Bretagne il pleut tout le temps
).
J'étais souvent content de pouvoir revêtir ma tenue d'exercice "denim" dans mon rôle d'instructeur britannique en lieu et place de la chaude laine des battle dress.
Si je fais abstraction de mon "
non saut" (et oui, le 70ème est décidément maudit pour moi en termes de sauts...! ), le seul regret est de n'avoir pas eu le temps de plus côtoyer tout le monde, notamment les civils.
Si nos représentations avaient été programmées à heures fixes, cela nous aurait donné plus de liberté.
Chose à revoir pour une prochaine fois et déjà discutée avec les organisateurs.
Du peu que j'ai pu en voir; bravo à nos représentants civils au lavoir.
C'était tellement bien, qu'une fois en Bretagne, un de nos SAS a même décidé de retourner à la vie civile sans passer par la case "démobilisation"
Si vous voyez ce déserteur merci de le signaler à la préfecture.
Mais c'est toujours ainsi, et il faut dire que l'espace était immense et il y avait tant de choses à voir .
A tel point que je découvre certaines choses au travers de ces photos (merci Goody
)
Je le répète , il y avait réellement sur ce camp tout ce qu'il y a de meilleur en terme de reconstitution SAS et résistant avec des groupes comme "
la courronne cassée", "
cooney parties", "
dissidence 44" pour ne citer qu'eux.
Ce qu'ils ont fait dans la partie "maquis" était tout simplement époustouflant.
De la bonne humeur et une bonne place pour la fête, mais avec de la rigueur historique et du sérieux dans ce qui est présenté. De la reconstit comme je l'aime.
Si je dois résumer mon saut ce serait "
perte de temps et d'argent par manque de volonté; d'honnêteté et par incompétence "
Le saut "officiel" initialement prévu ayant été noyé dans l'oeuf par une administration étrangement plus frileuse qu'en Normandie (???), c'est de l'initiative d'un parachutiste de reconstitution local que l'idée d'un saut "
privé" avait vu le jour.
Au bout d'un parcours du combattant administratif et technique, nous étions 18 candidats à avoir répondu présents pour ce saut historique et unique sur la DZ originale "
baleine".
Le partenaire avionneur était "
France DC3" et son C47 équipé pour le largage.
Dès mon arrivée j'ai compris que l'équipe "
France DC3"; qui larguait aussi les militaires; chuteurs opérationnels du 1RPIMA; n'était pas particulièrement coopérant et enthousiaste à l'idée de nous larguer; y allant de diverses "exigences" tant futiles que stupides (SOA nouée et non cousue...etc)
Deux jours avant le jour "J" ils ont tenté de nous mettre des bâtons dans les roues, exigeant que le largueur militaire nous largue et non celui du centre para de Vannes Meucon (pourtant expérimenté et connaissant la région).
Cette mauvaise volonté inavouée, ajoutée à celle du largueur militaire (qui n'en avait rien à foutre de nous !!) et un vent capricieux le samedi, nous ont mené droit au désastre du dimanche.
Le saut étant prévu le samedi matin, c'est à l'aurore que nous avons rendez-vous à l'aérodrome de Vannes-Meucon.
Après deux heures de palabres, on nous renvoi finalement, car le vent est trop fort.
Il est vrai que la drop zone 'baleine" actuelle est difficile; petite et entourée de bois.
La décision me semble justifiée et raisonnable.
On nous annonce qu'on fera le point à 1400 hrs et qu'on fera tout pour nous largueur dans la journée ...
L'attente commence !
Dans l'après-midi on nous annonce qu'il n'y a aucun espoir car le vent va encore se renforcer en soirée.
Une tentative sera faite le dimanche, mais...
impossible de connaître les prévisions météo (????)
Pour des largueurs militaires qui ont un contact privilégiés avec les stations météo militaires, c'est assez surprenant de ne pas connaître les prévisions moins de 10 heures à l'avance !!! Non ?
Bref, nous avons compris que les militaires ne veulent pas prendre le risque de nous larguer mais ne veulent pas nous l'avouer; préférant nous balader avec des prétextes bidons; surtout lorsqu'à 1900 hrs le vent retombe à zéro !! Pour un vent qui devait se renforcer....
Samedi soir, réunion de crise et "
France DC3" accepte d'assouplir ses exigences en tolérant qu'un ancien largueur du 1er RCP nous largue en lieu et place des militaires d'cative, à condition qu'il soit secondé par un militaire d'active.
C'est donc sur ce schéma que nous décollons le dimanche matin. (eh oui, réveil à 0630 heures après le bal, ça pique ! )
Le temps est radieux et les conditions idéales. Vent mesuré par l'équipe au sol à 5 m/s: parfait !!
Le saut ne peux pas nous échapper, cette fois c'est sûr.
Arrivés que zone après 15' de vol, le pilote loupe la DZ alors que nous la voyons à travers le peu qu'on peu voir des hublots (???)
Je commence à sérieusement m'inquiéter sur les capacités de cette équipe, en termes de largage de parachutistes.
Les parachutistes sont articulés en 3 sticks de 6 hommes (la DZ est petite)
Je suis n°1 du troisième stick.
Après de multiples cercles au-dessus de la DZ pour réussir à aligner l'avion; sous le sourire narquois du second largeur militair absolument passif; un container et les deux premiers sticks sont enfin largués.
Arrive notre tour.
J'évacue tout le stress négatif du week-end et je me concentre sur ce que j'ai à faire.
On est accrochés et l'ordre arrive enfin "
en position".
Je me place dans la porte et j'admire le magnifique paysage des landes bretonnes qui défile sous mes yeux.
Je ne vois pas le DZ, mais je m'en fout ! Je trouverai un coin pour me poser.
Ils l'ont bien fait de nuit il y a 70 ans avec un type X.
Le largueur hésite, regarde le poste de pilotage, semble chercher la DZ et hésite encore.
Je suis maintenant persuadé qu'il ne savent pas ce qu'ils font. C'est du pur bricolage !
Et là arrive l'incroyable ! Le pire qui puisse arriver en telles circonstances, le responsable cabine de "
France DC3" s'avance vers le largueur et j'entend "
on rentre à la maison !"
Le largueur me fait reculer; nous fait décrocher et rasseoir.
Je n'y crois pas !!!
je demande des comptes au largueur.
Il me dit "
trop de vent ! Ils sont tous éparpillés. On arrête"
Nous ne le savons pas encore, mais en réalité à ce moment là au sol Sébastien LEMONIER mesure toujours une brise à 5 m/s avec des pics à 6 m/s. Si on ne saute pas par ces conditions, on ne saute jamais !
Hors; aucun parachutiste n'a atteint la DZ.
Le premier stick est tombé à 2 km et le second à ....
12 KM !!!!
Même le meilleur des parachutistes ne pouvait rien faire pour atteindre la DZ.
Heureusement, un seul à atterrit dans un arbre et tous ont trouvé un coin de campagne pour se poser sans se blesser.
Et; chose importante qui se vérifiera sur les vidéos des parachutistes; ils sont tous
GROUPES par stick dans un rayon de moins de 400 mètres.
Preuve que le vent n'y est pour rien mais que seules l'incompétence du largueur et de l'équipage sont en cause !!
C'est donc la rage au ventre que je suis rentré au camp pour retrouver les 12 veinards qui auront au moins eu la chance de faire ce saut.
En ce qui concerne le saut; Saint-Marcel restera toujours pour moi le souvenir d'une frustration énorme.
L'occasion manquée de sauter pour la première fois de l'histoire sur une drop zone jamais plus utilisée depuis 1944. Occasion qui ne se présentera plus jamais !
Tout cela à cause d'une conjugaison de mauvaises volontés et de l'incompétence des principaux acteurs.
J'étais assez déçu de l'organisation de "
Pathfinder Parachute Group" en Normandie cette année; mais cette expérience m'aura au moins permis de relativiser les choses...
Je vais réaliser un film de ma caméra embarquée dès que j'aurais le temps...